Il y a dans notre métier une litanie récurrente de la part de certains industriels, quelle que soit votre expérience: il y manque toujours la référence ultime, celle qui a trait particulièrement au « métier » du client, métier évidemment plus complexe que les autres.
Peu de gens comprennent que la créativité, si il y a, s’applique quels que soient les contextes. De là l’affirmation que notre spécialité c’est le… design.
Ce slideshow de près de 7mn, donc passablement long, a été présenté durant la conférence de GMC à Suzhou en novembre 2013. En vrac, non exhaustif, des créations de l’agence qui montrent que l’on peut aller partout, et dans des univers et des problématiques très différents.
Novembre 2010 : Roger Renucci, à Paris, nous demande si l’on accepterait de travailler avec eux. Eux qui? Invité en Chine, rencontre avec Fang Davidson de Yaohualux, première société Chinoise en luminaires d’extérieur. Contrat annuel accepté et signé en 2h. Un accueil chaleureux, une semaine d’immersion dans l’entreprise. Objectif, préparer la Frankfurt Lighting Fair. Moins de 4 mois après, nous présentons, sur un nouveau stand, 3 gammes complètes de luminaires architecturaux, et leur communication. Succès.
Dans les 3 années qui suivent, création de plus de cinquante produits/projets.
Le contrat permanent induit un accompagnement global : création et suivi de développement, aménagement des show rooms, catalogues, logos des marques, site web, films de présentation des produits, packagings, displays, stands sur les salons internationaux… Le tout passant par l’optimisation et l’animation d’une cellule designers/ingénieurs au sein de l’entreprise. La part OEM ne représente plus aujourd’hui que 1/3 de l’activité.
Ce type d’expérience, assez unique, à fait des émules. Le design en prise directe sur le développement global d’une entreprise. Pour traiter les demandes nous avons établi une agence à Hangzhou, E&C, avec pour partenaire principal… Fang Davidson. L’équipe est animée par Flower Li et la moyenne d’âge est de 25 ans.
Le principe de l’agence est European creativity & Chinese expertise.
Pas de dogme, une approche pragmatique (on apprend en marchant), une flexibilité totale, une grande créativité, un dialogue quotidien (très peu formel) avec les entreprises.
D’un côté l’enthousiasme d’une équipe jeune qui veut tout apprendre, de l’autre une expérience certaine qui trouve, enfin, un vrai terrain de jeux.
Le produit comme projet prioritaire : le produit lui même, ce qu’il fait, ce qu’il dit, comment il le fait et comment il le dit.
Jean Marie Floch, sémioticien, disait « Chaque produit est un héros… » et comme tel vit une histoire, des aventures de toutes sortes.
Inventer et construire cette histoire est le rôle du designer produit.
DESIGN PRODUIT PREMIER, PRODUCT DESIGN FIRST est un seul et même site, carte de visite du Design(Pool) et de partenaires partageant cette même vision d’une créativité dédiée aux produits et aux entreprises qui les portent.
Le design produit est une activité totalement impliquée et imbriquée dans les stratégies de développement des entreprises.
Elle est encore largement méconnue.
Les marchés sont mouvants, en évolution permanente. Sous la poussée des consommateurs la donne change lentement mais sûrement.
Les entreprises doivent ouvrir les yeux, prendre conscience de ces changements,
vers plus de qualité, de valeur d’usage, de justesse dans l’élaboration et l’emploi des matériaux et des énergies.
Moins mercantiles, plus partenaires, plus vraies.
La compétitivité, si on doit continuer à se servir de ce mot, sera plus d’intelligence, reconnue, partagée.
L’objectif est d’avoir une petite lampe portable, très versatile dans son utilisation – elle se pose, s’accroche, s’aimante – et s’utilise en tous lieux.
L’expression même de la mobilité pour la lumière.
Elle se charge sur sa base équipée de deux panneaux solaires mais peut aussi se raccorder sur le secteur, ce qui en fait un vrai produit hybride.
Hybride essentiellement parce que le taux d’ensoleillement est très différent en fonction des saisons et des pays.
Concept Design(Pool). Lancement sur le marché 2013.
Il était une fois, dans des contrées dont les noms font rêver, un afficheur qui avait besoin pour conforter son réseau, de mobilier d’affichage et de mobilier urbain. Pour ce faire, il avait besoin de création.
Cet afficheur est la société dénommée KUC dont le président est Bashar Kiwan. Celui ci ayant remporté un appel d’offre en octobre 2010 au Koweit a requis l’expertise de Prismaflex, fabricant français, avec lequel nous collaborons régulièrement. Prismaflex leur a présenté un portfolio de différents design. Après avoir tergiversé ils ont décliné l’offre sous le prétexte de coût excessif tout en ayant jeté leur dévolu sur un design précis. Prismaflex, beau joueur, leur a suggéré de passer directement par le designer. Avec leur accord, nous avons mis en place un système de collaboration avec KUC. L’étude terminée, Bashar Kiwan, après avoir licencié notre interlocuteur, a décidé de simplement copier les différents produits. Sans plus donner de nouvelles, évidemment. Le résultat est affligeant en termes de qualité et d’esthétique.
Monsieur Bashar Kiwan est un voleur et un affabulateur. Quand il inscrit dans son projet CONCORD « …respect, innovation and integrity are central to itsoperation… » il doit s’agir simplement d’une sorte d’humour qui lui est propre.
Il n’y a pas de conclusion, pas de morale à cette histoire. Sinon que l’on peut, que l’on doit simplement la signaler.
Si ça peut servir à quelque chose ?
Pour ceux qui ne connaissent pas, il faut d’abord raconter les lieux ;
Les Giardini où sont dispersés les pavillons de différents pays (construits dans les années 1910/ 1920), utilisés tant pour la biennale d’architecture que d’art, et l’Arsenale avec sa corderie, qui offre des espaces hors mesure dans une atmosphère entre ruines et réhabilitation. Tous les ans, pour notre bonheur, l’Arsenale s’enrichit de nouvelles parcelles gagnées sur la friche de bâtiments encore innocupés.
Donc, la succession des biennales sont des rituels qui comptent autant par les lieux que par ce qui est montré. Lire la suite de l’article »
Huit mois sans rien écrire. Huit mois sans nouvelle marquante.
Tout du moins, suffisamment pour que l’on ait envie d’échanger à son propos, au delà de notre propre activité .
Un Bloog en berne car que peut on dire ? A part les lamentations d’usage qui ne font rien avancer ?
Lu dans Libé du 30 août sous la plume de Guillaume Duval, rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques : « La situation économique n’a aucune chance de se redresser notamment au cours des prochains mois. »
A nos politiques, nos syndicats, la plupart des industriels, nos organismes financiers, nos distributeurs, les autres…
Des vœux ? Un vœu : un peu plus d’intelligence ! Des vœux ? Un vœu : moins d’hypocrisie…
La dernière ? Acheter Français ! Oui mais quoi ?
D’abord les distributeurs qui ont écumé la planète pour faire leur marché. Pas à la recherche de produits ou d’innovation mais seulement de prix sur des produits dont ils suscitaient eux même la copie, abaissant les niveaux de qualités, sans état d’âme.
Et puis les industriels qui « copiés » et incapables d’un soupçon de créativité et de réaction envers la distribution, et pour s’y soumettre, ont pris le même chemin, chez les mêmes fournisseurs, avec les mêmes méthodes, avec les mêmes produits.
Alors où est le problème ?
On achète Français depuis longtemps, mais made in China, India, Vietnam, Thailand, Poland, Tunisia, Etc…
Et puis, sur le fond, le problème n’est pas d’acheter Français.
Il est d’imaginer Français, de créer Français, de « matière-griser » Français et on en est loin. La France de ce côté là est un désert, des savoir-faire ont été sacrifiés, et aucun nouveau ne s’est créé.
Donc, Français nous achèterons, du vin, du fromage, un peu de parfum, des livres et de la musique sûrement, du cirque et du cinéma, pour le reste nous prendrons ce qui arrive jusqu’à nous après la sélection des acheteurs de tous bords.
Ou alors nous irons sur internet où les boutiques sont planétaires et remplies de merveilles dont la provenance nous indiffère pourvu qu’il y ait du désir.
En attendant que la Belle Française au Bois Dormant s’éveille.
Honk Kong International Lighting Fair, c’est plus d’une dizaine de produits, dont 3 gammes et des déclinaisons, le petit spot-leds EGGO fraîchement éclos, le stand comme un repère de la marque, les films de présentation des gammes Cylin et Ledspot réalisés avec i.réel, un espace privé de présentation de prototypes, du mouvement, de l’excitation, beaucoup de rencontres.
Presque deux ans que l’aventure avec Yaohualux a commencé.
Superbe sculpture cinétique mise en animation par i.réel.
Une sphère aux reflets lumineux qui se met en mouvement et se déploie, mobile improbable qui se met en mouvement et fini comme un bras tendu vers une montre de Maurice Lacroix, posée sur un socle, avant de se refermer sur elle-même.
La beauté de l’objet naît de l’intention, de la recherche du mouvement.
De qui est ce ? Un artiste renommé ? Connu du public ? Qu’a t’il fait d’autre ?
Et bien non : Il s’agit d’un designer produit, Jeremy MORGAN a conçu cet objet. Il est designer produit, plus communément designer industriel. Vous savez bien, le ‘’design industriel’’, pragmatique, sans imagination, dénué de sensibilité, à l’opposé de l’art.
Créer, donner du sens quel que soit la question et le secteur d’activité.
Depuis des années nous prêchons dans le (presque) désert pour montrer que le design est un moteur, un générateur d’idées qui non seulement répond aux questions mais aussi la plupart du temps, anticipe et dépasse largement les attentes des clients.
Le ‘’CLAP’’: étude menée en 99 pour l’ADIB et le CNDB (Comité National pour le Développement du Bois) avec pour interlocuteurs des fabricants Jurassiens de maisons bois en madrier massif.
La problématique: l’empilage des madriers, pratique ancienne, traditionnelle, génère dans les angles d’une maison un effet de croisement de ces madriers, image particulièrement typée associée au chalet de montagne.
En parallèle la demande de maisons en bois est importante et le madrier massif est une véritable alternative, complémentaire, aux maisons à ossature bois.
Seul problème, le refus des DDE (Direction Départementale de l’Equipement) d’accorder dans certaines régions des permis de construire à un habitat jugé trop connoté « chalet ».
Pouvez vous imaginer le nombre d’idées, d’études qui ne se sont jamais concrétisées ?
Autant chez nous que chez nos confrères.
A l’origine, un questionnement, légitime, fondé, des études engagées, financées parfois même de manière importante, une première étape qui ouvre des perspectives, une seconde ou la complexité inhérente à toute étude ne trouve pas les réponses dans l’organisation de l’entreprise et ensuite l’enlisement.
Ceci est un schéma ordinaire qui illustre l’état, dans sa grande majorité, de l’industrie française.
S’il n’y a pas de volonté politique, il n’y en a pas plus du côté des responsables industriels : le prétexte qui a toujours été, au plan économique, d’une soi-disant concurrence étrangère ‘’déloyale’’ ne fait que masquer l’indigence en termes de vision et d’organisation de la plupart des entreprises.
S’il est question d’innovation (il s’agit de technique) ça n’est jamais de créativité dont on parle. Là il n’est plus question de faire des tableaux dont on peut remplir les cases permettant de sortir une décision, mais de sensibilité, d’engagement, de volonté, de personnalité, de curiosité, d’enthousiasme, de pugnacité, de vision stratégique.
De là l’affaiblissement ou la disparition de l’industrie horlogère, du jouet, de la plasturgie, de l’électronique, de la coutellerie, de la bagagerie, du textile, des vélos, des motos et j’en passe.
Suite à l’interview de Roger Tallon dans Télérama du 26 janvier 2011, signé Xavier De Jarcy.
Merci Roger, si je puis me permettre… J’ai eu trop peu d’occasions de rencontrer Roger Tallon qui, à mes yeux , était et est toujours un véritable monument pour le design.
Chaque rencontre, à l’occasion d’évènements publics ou privés, était captivante tant on était emportés dans un tourbillon d’histoires qui étaient, pour le design, »l’histoire ».
Passionné et lucide, inventif et gouailleur, Roger est un grand artisan de la création, très loin de la médiatisation déplacée et stupide faite sur ce métier.
Pourquoi merci? Pour dire les choses, simplement.
Extraits…
« Nous avions tout l’état-major de la SNCF contre nous. Ses patrons n’avaient aucune vision, ils étaient d’une arrogance ! »
Située à YUYAO, près de SHANGHAI, YAOHUALUX est une entreprise leader dans son domaine, le luminaire, avec une distribution internationale, sous marque de distributeurs en général. Cette ouverture lui a permis d’accéder à des niveaux de qualité conformes avec les normes en vigueur en Europe et aux Etats Unis. D’où la création au sein de l’entreprise d’une structure recherche et développement adaptée.
Depuis quelques années , la plupart des produits sont imaginés dans l’entreprise et proposés à la distribution.
Un pas important vient d’être franchi en ouvrant le marché professionnel. YAOHUALUX a la volonté non seulement de proposer de nouveaux concepts produits mais aussi d’exploiter sa propre marque sur ce secteur, UTEC.
SEAE est une société qui crée et fabrique des luminaires industriels et décoratifs de très grande qualité technique. A Montrabé, près de Toulouse, SEAE a son propre bureau d’études dédié à l’élaboration des produits et au suivi de programmes.
C’est ce qui a permis à Jean Colombo, président de SEAE, de réussir un sacré pari : lancer dans un même temps une collection complète de luminaires « Lumières D’architectures » élaborée par 17 designers.
Somme de travail considérable pour mener chaque projet jusqu’au bout dans le respect des idées et les exigences de qualité.
SEAE ouvre un show-room à Paris, destiné aux architectes et aux professionnels, et qui présente l’ensemble de cette collection. C’est un grand pas pour SEAE dans sa volonté de construire une véritable identité d’entreprise basée sur une stratégie d’innovation à long terme.
Le Design (Pool) fait partie de l’aventure avec Busy, gamme de produits basée sur un profil qui n’en finit pas de s’inventer des applications.
La gamme est dans le portfolio – Lighting.
Show-room SEAE, 169 bvd Jean Jaurès 75019 Paris – Sur RV. www.seae.com